Ce vendredi, 10 juin, à travers un communiqué publié sur sa page Facebook, le FNDC a annoncé qu’il organise le jeudi, 23 juin 2022, une manifestation citoyenne et pacifique dans le grand Conakry.
A en croire ce mouvement, Cette manifestation vise à exiger du CNRD la satisfaction des revendications qui sont entre autres : » L’ouverture d’un cadre de dialogue entre le CNRD, les acteurs politiques et de la société civile, conformément à l’article 77 de la charte de la transition, avec la facilitation de la CEDEAO ; La fixation d’un délai raisonnable et consensuel de la transition au lieu des 36 mois imposés par le CNRD et qui ne reposent sur aucune base objective ».
Cette annonce intervient alors que les autorités du CNRD ont interdit les manifestations sur la place publique jusqu’aux élections prochaines. Une décision qui est loin d’être du goût des acteurs politiques.
Dans une interview qu’il a accordée à la rédaction d’avenirguinee.org ce samedi, le président du parti Nouvelle Génération Politique (NGP), a donné son avis sur le cas. Sans langue de bois, Badra Koné a fait savoir que le droit à la manifestation est consacré par la charte. Donc, les autorités, selon lui, ne « doivent » pas l’interdire.
» Je suis un républicain, mon parti est républicain. Nous nous battrons pour que la démocratie soit ce qu’elle doit être. Nous estimons que le droit de manifester est consacré par la charte, les gens sont libres de l’organiser. Les gens sont libres de manifester. Je ne vois pas pourquoi le refus à une entité de pouvoir manifester. En tant qu’homme politique, j’estime que ce n’est pas la bonne option »
Quant à l’interdiction des manifestations annoncées par la junte au pouvoir, le jeune politique indique qu’en refusant le droit de manifester au FNDC, « C’est les autorités qui violent la loi ».
« Ce sont les autorités qui violent la loi, le FNDC n’a rien fait. Le FNDC a réclamé un droit. C’est les autorités qui prennent sur eux d’interdire un droit qui est consacré par la loi, je pense qu’il faut dire la vérité quand il le faut. Ils n’ont pas raison ; ils ne doivent pas interdire aux citoyens et/ou aux entités, dans un système où les libertés individuelles, collectives ou démocratiques nous régissent, de manifester », a-t-il dit.
Pour lui, la manifestation en Guinée ne doit pas être vue comme synonyme de violence. Car, ajoute-t-il, la manifestation sans violence est bien possible en Guinée.
« Quand ils ont dit manifestation pacifique, ça a déjà existé ; on a vu des manifestations en Guinée où il y a eu zéro mort et zéro blessé. Ils ont dit manifestation pacifique, ils n’ont pas dit d’aller brûler des pneus, il faut faire attention par moment. On est en train de faire croire que manifester en Guinée signifie la violence, c’est faux ! Il y a eu des manifestations qui n’ont connu aucune violence ».
Finissant, Badra Koné appelle le comité national de rassemblement pour le développement à revenir sur leur décision interdisant les manifestations.
« Je leur dirai de revenir sur leur décision, ils n’ont pas raison. Ils ne doivent pas violer la loi. Interdire de manifester c’est violé la loi. Je le dis parce que je suis convaincu que les libertés démocratiques existent », a conclu le jeune vice-maire de Matam.
Ibrahima Sory SYLLA pour avenirguinee.org
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