Ce lundi, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Alphonse Charles Wright, a donné des instructions fermes au procureur général de la CRIEF pour engager des poursuites judiciaires contre les maires des communes rurales et urbaines, annonçant également leur interdiction de sortie du pays. Quelle est l’appréciation de cette décision chez les acteurs de la société civile guinéenne ? C’est la question posée aux membres de la société civile.
Selon le vice-président du CNOSCG, Yanoussa Bangoura, il s’agit d’une bonne chose : « Nous apprécions franchement cette décision opportune car elle intervient à un moment où la population exprime des doutes quant à la gestion des affaires publiques. Appeler ces personnes à rendre compte est vraiment une bonne chose, car cela dissuadera les candidats potentiels qui pensent que leur temps est venu. »
Cependant, il souligne également la nécessité que cette décision ne soit pas seulement symbolique : « Nous ne voulons pas que cela reste sans suite, ni que cela soit appliqué de manière sélective. Nous voulons que cette décision soit suivie d’effets et que des mesures soient prises à l’encontre de ces personnes. Nous saluons l’action et nous exhortons les décideurs à redoubler d’efforts pour que cette décision soit réellement appliquée et que les responsables soient traduits devant la justice. »
Le président par intérim de la Conasoc, Moussa Sangaré, partage cette opinion : « Toute personne qui a géré une partie de la vie nationale doit rendre compte de sa gestion. Interpeller quelqu’un ne signifie pas qu’il est coupable. Mais je pense qu’en matière de justice, toutes les personnes qui ont géré des fonds publics doivent rendre des comptes. »
Contrairement à ses prédécesseurs, le coordinateur national par intérim de la MAOG, Alpha Bayo, exprime des doutes quant à cette décision : « Nous analysons cette annonce avec beaucoup de réserves. Chaque fois que le ministre de la Justice fait ce genre d’annonces, elles ne sont pas suivies d’actions. Nous pensons qu’il faut mettre fin à cette justice aux ordres », dit-il.
M.Bayo insiste par la suite sur l’importance de fournir des preuves pour étayer ces poursuites : « Il est normal d’engager des poursuites contre des responsables, mais il faut d’abord réunir tous les éléments de preuve justifiant cette démarche. »
À suivre…
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org