À travers une interview qu’il a accordée à la rédaction d’avenirguinee.org depuis son pays de résidence en Angola, le président de l’Association pour le Développement des Jeunes Angolais et Étrangers, Mohamed Saidou Tounkara, a partagé ses réflexions sur la création de l’ADJAE, son objectif principal visant à favoriser la coopération entre les communautés locales et étrangères pour contribuer au développement socio-économique de l’Angola. Il a également évoqué les activités menées par l’association depuis sa création, ainsi que les défis rencontrés sur le terrain. Plus loin, notre interlocuteur a exprimé son soutien au programme de refondation du président guinéen et sa volonté d’accompagner la jeunesse guinéenne en Angola. Interview…
Pourriez-vous vous présenter pour nos lecteurs ?
M. Tounkara : Je suis Mohamed Saidou Tounkara, né en Guinée, plus précisément à Haute Albadariah dans la sous-préfecture de Kissidougou. J’ai commencé mes études coraniques à un jeune âge avant de m’inscrire dans une école primaire franco-arabe à Faranah (École Elhadj Oumar Tall), selon la volonté de mon père. Après avoir terminé mon premier cycle, je suis devenu collégien à Conakry, à l’école Franco Arabe de Ggessia Kondebougni. Ensuite, j’ai passé mon brevet et mes années de lycée au Lycée Franco Arabe de Matam, près de petit Moscou. J’ai été admis à l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry, au département de la Faculté de Lettres et Sciences humaines, Lettres Modernes, jusqu’en 2005. Le destin m’a ensuite conduit en Angola à la fin de 2005.
Parlez-nous un peu de votre association créée ici en Angola et surtout de son objectif.
L’objectif de la création de l’association était de trouver un moyen de mettre en commun les ressortissants entre nous et les Angolais dans un programme productif, contribuant ainsi à l’efficacité du plan stratégique du gouvernement. Notre objectif était que chacun, sans distinction, puisse soutenir l’exécutif dans la résolution des problèmes affectant la population en général et la jeunesse en particulier. C’est ainsi qu’est née l’ADJAE, l’Association pour le Développement des Jeunes Angolais et Étrangers.
Quelles sont les causes réelles qui vous ont poussé à créer cette association ?
Lorsque je suis arrivé en Angola en 2006, j’ai constaté qu’il n’y avait pas d’harmonie ni de convivialité entre la communauté africaine résidant dans le pays et les autochtones. Les arrivants ne participaient pas aux programmes de développement social, se limitant souvent au commerce. Les autochtones étaient mécontents et considéraient les étrangers comme des explorateurs pillant leurs biens. Cela a conduit à des tensions et à des expulsions de nombreux étrangers par les services d’immigration étrangers.
Quelles sont les activités menées depuis la création de votre association ?
Depuis sa création, nous avons formé plusieurs jeunes dans nos centres de formation en mécanique, soudure, menuiserie, art culinaire et journalisme. Entre 2007 et 2023, nous avons formé gratuitement 3875 jeunes, principalement guinéens. En plus de cela, nous avons organisé des conférences de sensibilisation pour promouvoir la paix, la stabilité et l’unité africaine, ainsi que pour lutter contre la drogue, la pauvreté et la délinquance juvénile. Nous avons également travaillé sur l’assainissement de la ville, les dons de sang dans les hôpitaux, l’assistance aux enfants vulnérables et la création de centres de formation professionnelle pour réduire le chômage des jeunes, la faim et la pauvreté. Plusieurs personnalités, dont des ambassadeurs, des membres de la société civile, des représentants du MPLA, le président de la jeunesse angolaise et des médias publics et privés, ont participé à ces activités.
Quelles sont les activités à venir pour votre association ?
Nous avons plusieurs projets en cours. Actuellement, nous avons une école pouvant accueillir 200 élèves, offrant des cours gratuits de portugais, d’arabe, de français et d’anglais. Cela permet aux enfants guinéens et d’autres d’apprendre la religion, surtout lorsque leurs parents n’ont pas les moyens de les inscrire à l’école ou que leur situation migratoire ne le permet pas.
Quelles sont vos difficultés actuelles pour atteindre vos objectifs ?
Malgré notre fierté à organiser ces activités et à représenter la Guinée en Angola, nous rencontrons des difficultés. La plupart des guinéens me combattent par jalousie ou méchanceté, pensant que je fais tout cela dans l’espoir d’être nommé ambassadeur ou d’obtenir un poste important en Guinée ou en Angola. J’ai été exclu même du mouvement de l’Union Mandingue, dont j’étais le Secrétaire général, et de la coordination de la haute Guinée. Certains ont même essayé de me faire expulser du pays en soudoyant les agents des services d’immigration étrangers.
Avant de conclure, quel message souhaitez-vous adresser au peuple de Guinée aujourd’hui ?
Je voudrais dire à notre président que la jeunesse guinéenne en Angola soutient son programme de refondation et lutte contre la mauvaise gestion. Je suis de tout cœur avec lui, et l’ADJAE est prête à l’accompagner dans son programme de formation des jeunes guinéens. Vive la Guinée, vive le Général de l’armée, Président Mamadi Doumbouya.
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org