[Repost] Les travailleurs d’Albayrak Transport, une société en charge du transport urbain à Conakry, sont plongés dans une situation critique. Depuis le 16 août 2024, 346 employés n’ont pas perçu leur salaire, soit près de cinq mois sans rémunération. Ces travailleurs, dont beaucoup sont responsables de familles, vivent une réalité de plus en plus difficile.
Les bus de la société, bien que vétustes, sont restés garés dans la cour de l’entreprise située à Matoto. Ce stationnement prolongé symbolise l’arrêt de l’activité de transport, alors même que ces véhicules étaient encore utilisés pour transporter les citoyens il y a quelques mois.
Lors d’une visite au siège d’avenirguinee au de décembre dernier, Ibrahima Sory Camara, Secrétaire général du syndicat des transporteurs, a exprimé son profond désarroi face à cette situation. « Depuis cinq mois, aucun travailleur des bus Albayrak n’a reçu son salaire. Aujourd’hui, beaucoup sont malades, certains sont sans logement, d’autres se cachent des propriétaires de leurs maisons. Plusieurs ont divorcé, d’autres ont perdu leurs enfants faute de moyens pour les soigner », confie-t-il, visiblement accablé.
Ibrahima Sory Camara raconte également son propre drame : « Mon enfant est tombé malade. Je n’avais pas l’argent nécessaire pour ses soins et il est décédé. Je connais beaucoup de cas similaires. Un ami, par exemple, n’a pas pu envoyer ses enfants à l’école depuis l’ouverture des classes. »
La situation semble ne pas avoir évolué malgré les promesses des autorités. « Lorsque nous avons rencontré le ministre des Transports, il nous a demandé de patienter et de ne pas manifester. Il nous a assuré qu’ils enverraient de nouveaux bus, mais jusqu’à présent, rien n’a été fait. Les responsables turcs, quant à eux, expliquent qu’ils n’ont pas de budget de fonctionnement et que le gouvernement doit régler leurs subventions. C’est pourquoi ils ont garé les bus et n’ont plus de travail pour nous », a ajouté le syndicaliste.
Face à cette situation insoutenable, les travailleurs demandent au gouvernement d’intervenir. « Nous sommes tous des pères et mères de famille, nous vivons uniquement de nos salaires. Si nous n’avons pas de travail, la situation devient extrêmement difficile », conclut Ibrahima Sory Camara. « Nous ne voulons pas manifester ni causer de troubles, mais nous demandons à l’État de régler ce différend avec la société pour que nous puissions reprendre notre travail. Nous souffrons trop et nous implorons de la compassion. »
Les travailleurs d’Albayrak Transport sont désormais dans l’attente d’une solution rapide, alors que leur situation devient de plus en plus insoutenable.
Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org