Au même titre que l’eau potable, l’éducation ou encore un environnement sécuritaire, l’accès au réseau Internet, loin d’être un luxe, entrerait aujourd’hui dans la catégorie des «droits humains» dont personne sur la planète ne devrait être obligé de se passer. C’est en tout cas ce qu’indique un rapport de l’Organisation des Nations Unies (ONU) dévoilé il y a quelques jours.
«L’Internet est devenu un outil indispensable […] pour combattre les inégalités, pour accélérer le développement, pour permettre à l’homme de s’accomplir, explique l’organisation internationale dans ce document signé par le Rapporteur spécial de l’ONU sur la promotion et la protection de la liberté d’opinion en d’expression, Frank La Rue. Assurer un accès universel à l’Internet devrait donc devenir une priorité pour tous les États»
«Révolutionnaire», «force sans précédent», La Rue estime que la Toile, et ses nombreuses applications, sont devenues un des instruments les plus puissants du 21e siècle afin «d’accroitre la transparence, faciliter l’accès à l’information, mais aussi permettre la participation active des citoyens dans la construction de sociétés démocratiques», comme l’ont démontré, souligne-t-il, les nombreux soulèvements dans le monde arabe, le printemps dernier.
En absorbant plusieurs aspects de la vie humaine moderne, et ce, dans toutes les strates de la société, le réseau des réseaux, comme on l’appelait à son origine dans les années 60, est devenu en un demi-siècle un média interactif à la portée phénoménale qui devrait inciter aujourd’hui les dirigeants à mettre leurs craintes au rancart pour prendre les dispositions légales nécessaires afin d’assurer la croissance de ce média et encourager la liberté d’expression qui vient avec. En gros.
Selon l’Union internationale des communications, à l’heure actuelle, 2 milliards d’humains, sur une planète qui en compte 7 milliards, sont branchés à Internet. De ce nombre, 600 millions ont même ouvert un compte dans un célèbre réseau social à la propagation épidémique. C’est 450 millions de plus qu’en 2009.
Tout en reconnaissant que dans plusieurs pays en voie de développement, ce nouveau droit numérique d’accès à Internet, n’est pas une sinécure, La Rue recommande toutefois aux hommes et femmes en situation de pouvoir à faire de ce branchement universel un objectif vers lequel tendre en adoptant des politiques concrètes, en déployant des stratégies développées en concertation avec les citoyens, le secteur privé et les organismes étatiques, «afin d’offrir à tous une porte d’entrée sur le cyberespace, à un prix abordable».
Article publié en 2011. Avec ledevoir.com