Pour motiver les raisons pour lesquelles ils boycottent les asssises nationales lancées par le président du CNRD, afin que les guinéens se disent les vérités et acceptent le pardon, des cadres du Rpg-arc-en-ciel (ancien parti au pouvoir) ont évoqué entre autres le refus de la junte d’accorder une liberté totale à Alpha Condé, l’emprisonnement les cadres du parti jaune… C’était à travers une déclaration lue à cet effet à Conakry.
Par contre, cette politique de la ‘’ chaise vide’’ n’est pas approuvée par de nombreux militants. La plupart d’entre eux pensent que ces assises nationales devraient plutôt être une occasion à saisir pour retracer les moments douloureux du RPG sous le régime du Général Lansana Conté.
A travers une tribune parvenue à la rédaction d’avenirguinee.org, Madame Nanfadima Magassouba, ancienne députée et ancienne Ministre de la promotion féminine et de l’enfance, fait savoir son point de vue lié à cette décision du bureau politique national prise sans consultation préalable de la base.
Ci-dessous, lisez…
Le RPG en se retirant des assises n’a pas pensé à ses militants de 1ère heure qui ont subi toutes sortes de violences et d’humiliations ; le bureau politique n’a pensé qu’à ses intérêts personnels. C’est très dommage car avec ou sans le RPG, les assises se déroulent sur l’étendue du territoire national et à l’extérieur du pays. Encore un rendez-vous raté ; alors que c’était l’ultime occasion pour ces pauvres militants d’expliquer aux yeux du monde entier ce qu’ils ont vécu à des moments où il n’y avait pas de réseaux sociaux pour relayer les informations. Ainsi les gens de l’axe et le monde entier sauront que d’autres se sont battus pour la Démocratie avant eux et ont subi les pires cauchemars de leur vie.
– Souvenez-vous des événements de 1985 ;
– Souvenez-vous que le camp de Sorönköni a été créé pour traquer les militants du RPG ;
– Souvenez-vous de l’épuration ethnique de Nzérékoré suite aux élections communales de 1993 ;
– Souvenez-vous vous des femmes du RPG qui ont marché sur Kaloum avec la brave Fatou Bangoura, elles ont été arrêtés, violées torturées et les fesses repassées avec les fers à repasser électriques ;
– Souvenez-vous vous des tueries dans les enceintes des Universités de Gamal, de Kankan et dans la concession du patriarche de Kankan ;
– Souvenez-vous des tueries de Siguiri, Faranah, Kouroussa, Kérouané, Mandiana, Beyla, Nzerekore, Macenta, Kissidougou, Gueckédou, etc pour ne citer que ces cas parmi tant d’autres. Ces familles des victimes qui s’attendaient à des réparations et/ou reconnaissance à l’arrivée de leur Parti (le RPG) au pouvoir ont été très déçues.
Voilà que le CNRD vient offrir l’ultime occasion à l’ensemble des guinéens et guinéennes de se parler et de dire qu’est-ce qu’il faut pour qu’ils acceptent de pardonner. C’est bien en ce moment précis, que le bureau politique du RPG prend la responsabilité sur lui, demande à ses militants de se retirer et/ou de bouder les assises. En cas de réparation, ces pauvres militants seront encore une fois des laissés pour compte. L’histoire vous jugera parce que vous l’avez fait juste pour vos intérêts personnels sans penser aux pauvres militants. Je pouvais comprendre si le Bureau politique boudait le dialogue politique. Mais les assises nationales ? Whait and see.
C’est mon analyse de la situation. À vous de juger.
Madame Nanfadima Magassouba ancienne députée et ancienne Ministre de la promotion féminine et de l’enfance.