Aboubacar Soumah. Suite à la création d’un cadre de dialogue incluant les forces vives de la nation, contrairement au dialogue politique réclamé par les formations politiques, le G58 a rejeté ce décret du président de la transition. Ils l’ont fait savoir à travers une déclaration distillée dans la presse ce mardi. Pourquoi ces partis politiques rejettent-ils ce cadre inclusif ? Que craignent-ils ?
Dans un long entretien qu’il a accordé à la rédaction d’avenirguinee.org ce mercredi, le président du parti Guinée pour la Démocratie et de l’Équilibre (GDE) a abordé la question. Signataire de la déclaration du G58, l’Honorable Aboubacar Soumah a indiqué que contrairement à leur demande, c’est un cadre de ‘’concertation’’ qui a été créé par le président de la transition.
« Ce n’est pas un cadre de dialogue qu’ils ont créé par le décret. Au lieu de cadre de dialogue, ils ont créé un cadre de concertation. Or, il y a une nuance importante entre cadre de dialogue et celui de concertation. Avec le cadre de concertation, il revient à l’initiateur de proposer ou même d’imposer l’ordre du jour ; ça c’est la concertation. Il y a un rapport de subordination entre l’initiateur et les invités ou participants. Et, si vous venez dans un cadre comme le décret le dit, il y a une présidence. Donc, il y a une sorte de subordination, une sorte de nomination. Chose qui n’est pas le cas lorsqu’il est question de cadre de dialogue », dit-il.
Dans la foulée, Il déplore la non prise en compte de leurs sollicitudes auprès du ministre de l’administration du territoire lors des dernières entrevues au MATD.
« Le ministre de l’administration du territoire a reçu toutes les coalitions et nous a demandé quel type de cadre nous voulons. Je crois que toutes les coalitions ont dit que nous voulons un cadre permanent, formel de dialogue politique pour discuter des thématiques précises et notamment les cinq principales : la constitution, le code électoral, le fichier électoral, l’organe de gestion des élections, le chronogramme et la durée de la transition. Ces 5 thématiques doivent être discutées dans un cadre de dialogue politique. Dans ce cadre, nous n’aimerions pas avoir des soi-disant sociétés civiles. C’est-à-dire des hommes politiques déguisés en société civile.
Nous voulons qu’il y ait un cadre politique de discussions avec le CNRD, selon leur charte qui dit que le CNRD est l’organe de direction et d’orientation pendant cette transition. Donc, nous voulons travailler avec le CNRD dans ce cadre et que les institutions nationales et internationales soient des observateurs, des facilitateurs et garants pour que ce que la classe politique aura arrêté avec le CNRD, que chaque partie respecte ses engagements et exécute sa part de responsabilité prise. Si en dehors de ça, on nous envoie sur la figure un cadre de concertation ou les gens doivent être nommés, ou il doit y avoir un rapport de subordination, nous le rejetons », a martelé Soumah.
Par conséquent, ce membre du G58 a fait savoir que si leur préoccupation (la création du cadre de dialogue exclusivement politique) n’est pas prise en compte par les autorités de la transition jusqu’à la fin du mois de ramadan, ils prévoient de reprendre les manifestations de rue.
« Nous suivons de façon littérale et textuelle, la décision collégiale que nous avons prise avec le G58. On suit jusqu’à la fin du mois de carême si rien n’est pris, nous allons user de notre droit naturel qui n’est autre que la manifestation », a révélé Aboubacar Soumah.
Ibrahima Sory SYLLA et Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org