Fin décembre 2022, des rumeurs relatives à la vente de la radio Nostalgie-Guinée ont circulé çà et là dans le paysage médiatique du pays.
Au mois de janvier, le fondateur dudit média M. Souhel Hajar a confirmé la nouvelle en disant qu’il a vendu la radio avec « le personnel » même si cette affirmation reste grotesque.
De janvier au mois d’avril, personne n’a été présenté par M. Hajar comme le nouvel acquéreur de l’entreprise de presse.
A la fin du mois d’avril, M. Hajar qui était en Europe a annoncé la paye du personnel parce que c’était à la veille de la fête de ramadan. Ce, jour, le 21 avril, Souhel Hajjar a jusqu’au soir, 16 heures demandé au personnel d’être patient qu’il serait payé par un certain M. Barry qui est en route avec des sacs d’argent venant de la banque. Sans trace et face au refus de M. Hajar de répondre aux appels en dernière position, les journalistes ont commencé de quitter les locaux de la radio situé à Kaloum alors que c’est lui- même qui avait annoncé et rassuré les journalistes qu’ils seraient payés à la veille de la fête de ramadan. Hamza Bah, actuel DG par intérim se déambulait parmi le personnel comme s’il partageait l’infortune de ces journalistes.
La même soirée, à 20 heures, c’est sur sa page facebook, que Amadou Hamza Bah qui était jusque-là rédacteur en chef de la radio a publié un communiqué de sa nomination comme directeur général par intérim de la radio. Un communiqué signé depuis le 14 avril par un certain M. Barry qui n’est connu ni d’Adam ni d’Eve par aucun journaliste de la radio Nostalgie. Quelle ruse ! Quelle hypocrisie !
Ainsi, le lendemain de la fête, les activités ont repris à la radio Nostalgie. Le nouveau DG par intérim a annoncé à ses proches de la bouche à oreille sans circulaire de la tenue d’une réunion le 16 Mai à la veille.
Au cours de cette rencontre au sein des locaux de la radio, le DG par intérim a annoncé l’achat de la radio par un acquéreur dont l’identité n’a pas été révélée. Ensuite, il a énuméré les perspectives et payé deux mois d’arriérés parmi le lot.
Dans une arrogance médiévale et un obscurantisme profond sans la moindre procédure, il a annoncé la rupture de contrat avec six travailleurs (journalistes) sans aucun motif. Des journalistes qu’il estime gênant et qui connaissent sa personne.
En faisant cela, la radio devrait verser deux mois d’arriérés de salaires à ces journalistes dont la fin du contrat a été abusivement annoncée.
Le 1er juin, ces journalistes licenciés se sont rendus au sein de la radio non seulement pour percevoir les deux mois d’arriérés mais aussi le règlement conformément au code du travail guinéen. Sans succès et dans un mépris total.
Le 18 juin, le collectif des six journalistes rencontre le syndicat de la presse qui à son tour a rencontré le fondateur Souhel Hajjar qui a dit qu’il est prêt à payer les arriérés et les règlements mais à la présence de l’inspection générale du travail au ministère de la Fonction Publique et du Travail.
Un rendez-vous consensuel est pris à l’inspection générale du travail le 27 juin entre les deux parties, à la présence du syndicat de la presse.
Après quelques échanges de clarification, Souel Hajar s’engage à payer les journalistes dès que l’inspection générale du travail fera le décompte des droits de licenciements. Immédiatement, le fondateur de la radio Nostalgie et l’inspection générale du travail désavouent l’attitude de Hamza Bah en lui signifiant qu’il a violé la procédure de licenciement.
Prenant la parole, le nouveau DG se livre à un exercice de mensonges chroniques sous prétexte que l’entreprise rencontre des difficultés économiques alors qu’il a contacté plus d’une dizaine de journalistes des autres médias pour les embaucher.
De sources sûres, Souhel Hajjar était prêt à payer les journalistes après la réception des calculs de paiement de l’inspection générale du travail mais Hamza aurait dit à son ancien patron de lui laisser gérer le dossier qu’il est l’enfant de Conakry et personne ne pourra l’ influencer. Ce qui a fait que Souel Hajar ne s’est pas exécuté. Dans ses démarches monstrueuses, Hamza a brandit les difficultés financières comme le motif de paiement du dû des journalistes.
Pour éviter des accrochages judiciaires, les journalistes victimes ont accepté de réduire dans l’ensemble les 50 pour cent de ce que chacun devrait percevoir. Cela, suite à la médiation du syndicat.
Contre attente, chaque jour, le duo Hamza Bah et Souel Hajar donne des rendez-vous non respectés. Et des promesses non respectées.
Ce jeudi, 27 juillet, il était convenu que les journalistes victimes de licenciement abusif et arrogant doivent percevoir leur dû. Contre toute attente le duo Hamza et Souhel n’ont pas tenues parole.
Maintenant, à partir du moment où un avocat est saisi, c’est le tribunal du travail qui va trancher. Le ring est nettoyé, les gangs sont prêts à engager le combat. Cette justice, celle de la Guinée, n’appartient ni au président ni à la présidence.
De par ses actes indélicats et indignes, Amadou Hamza Bah a donné raison à ceux qui estiment que la formation rudimentaire et fragile qu’il possède ne lui permet pas de gérer un médias aussi symbolique que la radio Nostalgie.
Au moment où le syndicat de la presse privée de Guinée se bat pour signer la convention collective pour améliorer la condition de vie des hommes de médias, c’est en ce moment que Amadou Hamza Bah et Souel Hajar estiment détruire la vie des journalistes en piétinant une lutte qui a été mené il y’a des décennies pour améliorer le paysage médiatique guinéen.
C’est maintenant une occasion d’extirper dans les rangs de la presse ces nervis qui polluent l’environnement médiatique.
Pour quoi l’identité de l’acheteur de la radio Nostalgie est toujours maintenue dans le mystère ?
Qui est le nouveau patron qui a racheté la radio Nostalgie- Guinée ? Pourquoi l’ancien patron et le directeur général par intérim Hamza Bah ne veulent pas révéler son identité ? C’est un vendeur de drogue ? C’est un terroriste ? De quoi a-t-on peur ?
La Loi relative à la presse en Guinée permet-elle que l’identité d’un patron de médias soit aussi mystérieuse au point que même ses travailleurs ne lui connaissent pas? La loi doit alors bouger.
Pour d’autres sources, le propriétaire ou l’acheteur de la radio Nostalgie est un élément fort de la transition guinéenne. Mais , étant un pauvre hier, il serait mal vu par l’opinion qu’on connaisse son identité .
Parce que l’opinion de demandera comment les acteurs de la transition qui disent qu’ils sont venus lutter contre la corruption au point de mettre en prison des dignitaires de l’ancien régime peuvent acheter à un an de la transition un médias avec 400.000 euros.
Où est passé la crédibilité de la lutte engagée contre la corruption ?
Prochaine étape en fin de semaine.
Minkael BARRY