L’humanité célèbre ce samedi, 19 août, la Journée internationale de la Photographie. Une occasion mise à profit pour se pencher sur les conditions de travail des professionnels de ce métier et l’avenir de la photographie.
Pour parler de cette profession et de son expérience, la rédaction d’avenirguinee.org est allée à la rencontre de Hadja Saran Kaba, première photographe de la Guinée ayant plus de 60 ans d’expérience et accompagnatrice de tous les présidents de la Guinée, excepté le feu Ahmed Sékou Touré.
Appelée affectueusement » Madame K S », elle a salué le fait qu’une journée soit dédiée à la photographie dans le monde.
Parlant de son parcours, celle qui a donné toute sa vie à ce métier retrace son vécu: » J’ai commencé la photographie depuis à bas-âge, quand j’avais au moins 13 à 14 ans. Aujourd’hui, j’ai plus de 60 ans d’expérience dans ce métier. J’ai commencé ce métier avec mon grand frère qui a été le premier photographe de la République de Guinée à Kankan; mon père aussi était avec les américains à l’imprimerie, il faisait des photos là-bas. Donc, c’est là-bas que j’ai aimé la photographie », dit-elle.
Poursuivant, » j’ai fais assez de formations avec les italiens qui m’ont même distinguée à travers un satisfecit; des marocains et beaucoup d’autres personnes d’ailleurs. Mais, pour faire officiellement maintenant, c’était à l’arrivée du président Alpha Condé en Guinée. Le premier jour de sa rentrée en Guinée ici, j’ai eu le courage d’acheter un appareil photo, c’est mon mari même qui a payé ça pour aller à l’aéroport ce jour-là », relate Madame KS.
À l’en croire, c’est delà que son aventure a commencé avec les présidents de la république. Puisque, » J’ai fait la photo avec les présidents en commençant par feu Lansana Conté, Moussa Dadis Camara, Sékouba Konaté et Alpha Condé(…)Quand le colonel Mamadi Doumbouya est venu, je suis toujours restée avec lui. Aujourd’hui, je fais pour le président du CNT, Dr Dansa Kourouma. Cela veut dire que j’ai fait beaucoup de choses avec des personnalités de ce pays et d’ailleurs. C’est un métier que j’ai tant aimé et que j’exerce toujours « , indique cette photographe professionnelle.
Sur les avantages qu’elle a eus dans ce métier, elle se montre méfiante mais souligne que : » la première des choses, c’est la connaissance du monde entier. Parce que j’ai voyagé dans beaucoup de pays du monde à travers ce métier et avec des grandes personnalités publiques. C’est ce qui fait qu’aujourd’hui je suis connue partout dans le monde. Pour moi, c’est beaucoup. Le reste maintenant, c’est Dieu qui donne. C’est grâce à ce métier que je vis aujourd’hui », précise-t-elle.
Pour elle, l’apparition des smartphones n’est pas sans conséquences sur la profession. Ainsi, elle regrette l’abandon de la photographie traditionnelle.
« Aujourd’hui, les téléphones ont beaucoup contribué à changer l’image de la photographie, parce qu’il y a des choses qui se passent maintenant, vraiment c’est désolant. Par contre, la photo parle, tout le monde sait que la photo parle car, les images que vous voyez depuis le temps colonial, c’est la photo qui nous permet de nous rappeler de ce passé-là ».
Et de conclure sur son sentiment relatif à la Journée internationale de la Photographie: » j’ai un grand sentiment et le plaisir de m’exprimer sur les avantages de ce métier. Aujourd’hui, je tends vers 70 ans mais, durant toute ma vie, c’est la photo que je connais », confie Hadja Saran Kaba.
Ibrahima Sory Camara (621269981)
Avenirguinee.org