Au-delà des parents d’élèves, des internautes, le faible taux d’admission au certificat d’études élémentaires (17,62%) indigne le secrétaire général de la Fédération Syndicale des Professionnels de l’Education (FSPE).
Dans un entretien téléphonique qu’il a accordé à la rédaction d’avenirguinee.org ce mardi, 28 juin 2022, le Camarade Salif Camara a déploré ces statistiques assorties des résultats « catastrophiques ».
« C’est une lecture de non satisfaction. C’est un pourcentage qui ne reflète pas surtout le travail qui a été abattu pendant l’année scolaire. Mais aujourd’hui, cela ne nous étonne pas puisque tous les acteurs du système ont démissionné dans l’éducation des enfants. Premièrement, Les concessions scolaires sont devenues des concessions d’instructions et non de l’éducation. Deuxièmement, les parents d’élèves ont démissionné. Troisièmement, de tous les côtés, la responsabilité est vraiment partagée. C’est catastrophique, c’est vraiment décevant ces résultats. Il va falloir que tous les acteurs du système s’asseyent pour réfléchir, parler une seule langue pour tracer une directive claire pour éviter à ce que les pourcentages qu’on a eus cette année ne se répètent plus ».
A qui la faute ? Pour ce syndicaliste et Directeur Général de l’école primaire Hadja Aicha Bah, les responsabilités sont partagées. Mais en partie, il les impute à la dévalorisation des pratiques qui laissaient la pleine main aux instituteurs dans la formation et l’éducation des enfants.
« Quand nous partageons, les 60% c’est les parents d’élèves et les élèves eux-mêmes. Vous n’êtes pas sans savoir que quand vous retirez un téléphone dans les mains d’un élève à l’école, vous verrez tout de suite les parents dans nos murs. Et vous n’êtes pas savoir que nous les encadreurs, nous avons trahi nos enfants, nos jeunes frères. Hier, nous avons étudié dans les conditions africaines ; aujourd’hui nous voulons enseigner nos enfants dans les conditions européennes pendant que l’Europe est mille fois plus en avance par rapport à nous en Afrique. On ne peut pas comparer nos cultures, nos valeurs avec l’occident, ce n’est pas possible ! », dit-il.
Et de poursuivre : « Aujourd’hui, on ne peut pas frapper un enfant, on ne peut pas punir un enfant. Et, les enfants sont devenus nos capitaines dans les écoles et les parents d’élèves les soutiennent ; les autorités interdisent tout. Alors, où se situe la responsabilité ? Nous avons aussi la formation continue des enseignants, il faut continuer a formé régulièrement, il faut un bon traitement au niveau des enseignants. Nous avons des grandes écoles où on peut construire le logement des enseignants. Donc, il va falloir que chacun puisse prendre sa responsabilité pour que nous puissions sortir de l’ornière », a souhaité Salif Camara.
Ibrahima Sory SYLLA et Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org