Le 5 septembre 2024 marque bientôt trois ans depuis l’arrivée au pouvoir du CNRD, l’équipe qui a évincé le régime d’Alpha Condé. Si certaines entités se préparent à célébrer cette date, ce n’est pas le cas des Forces Vives de Guinée, qui prévoient une journée de manifestation dans le grand Conakry.
Lors d’un entretien, Youssouf Camara, membre du Bureau politique de l’UFDG et coordinateur communal du FNDC à Matam, a exprimé son soutien aux organisateurs de la manifestation. Selon lui, les Guinéens vivent une trahison de la part du Général Mamadi Doumbouya et de son équipe.
« Je crois que c’est tout à fait légitime pour les Forces Vives d’organiser cette manifestation. Avant le 5 septembre 2021, la situation était déjà difficile pour la majorité de nos compatriotes : il n’y avait pas de dialogue politique, des arrestations arbitraires avaient lieu, le niveau de pauvreté était élevé, et les droits de l’homme étaient bafoués. Malheureusement, ces réalités persistent encore aujourd’hui. On se demande alors pourquoi le 5 septembre a eu lieu. Les pratiques contre lesquelles nous nous sommes battus continuent, et nous nous posons de nombreuses questions.
C’est pourquoi, pour exprimer notre désolation et notre déception face à la situation actuelle, nous allons faire en sorte que la date du 5 septembre soit marquée à notre manière, à travers des manifestations dans le grand Conakry. Nous nous sentons trahis et déçus par la gestion de cette transition, que nous avions espéré être une sortie de crise, mais hélas », a-t-il déclaré avec regret.
Il a ajouté : « Que les leaders soient là ou non, le combat que nous menons est un combat commun. Aujourd’hui, ce sont Foniké Menguè et Billo Bah qui sont touchés, demain, ce pourrait être moi ou quelqu’un d’autre. Il vaut mieux faire face à l’adversité que de se cacher et être traqué dans sa torpeur. Dans ce cas, tu as manqué de dignité face à la conviction que tu défends. Ils [les autorités] utilisent la force avec des méthodes peu orthodoxes, mais cela ne nous décourage pas d’abandonner le combat », a insisté Youssouf Camara.
En concluant son intervention, ce jeune leader de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) a adressé un message à ses pairs : « J’interpelle tous nos compatriotes. Aujourd’hui, nous sommes à un tournant décisif de notre histoire. Nous avons un devoir de mémoire en tant que Guinéens. Il faut que nous nous disions la vérité : ce pays ne doit pas vivre en permanence de crise en crise. Notre pays mérite mieux ; il faut que nous nous unissions pour sauver la République afin de laisser un héritage digne à nos enfants. »
Abdoul Karim Touré, pour avenirguinee.org
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